Conformément aux dispositions de l’alinéa e) du paragraphe 18 de la résolution 2206 (2015), le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2206 (2015) concernant le Soudan du Sud publie un résumé des motifs de l’inscription des noms de personnes et d’entités sur la liste relative aux sanctions.
Marial Chanuong Yol Mangok a été inscrit sur la Liste le 1 juillet 2015 en application des dispositions des alinéas a), c) et d) du paragraphe 7 et du paragraphe 8 de la résolution 2206 (2015) du Conseil de sécurité pour avoir : mené des activités ou politiques ayant pour but ou pour effet d’étendre ou de prolonger le conflit au Soudan du Sud, ou de faire obstacle à la réconciliation, aux pourparlers ou au processus de paix, y compris les violations de l’Accord de cessation des hostilités; préparé, donné l’ordre de commettre ou commis au Soudan du Sud des actes contraires au droit international des droits de l’homme ou au droit international humanitaire, ou qui constituent des atteintes aux droits de l’homme; dirigé des attaques contre des civils, notamment les femmes et les enfants, en se rendant coupable d’actes de violence (y compris de meurtres, de mutilations, d’actes de torture et de viols et autres formes de violence sexuelle), d’enlèvements ou de disparitions et de déplacements forcés, en perpétrant des attaques contre des écoles, des hôpitaux, des lieux de culte ou des lieux où des civils ont trouvé refuge, ou en commettant des actes qui constituent de graves violations des droits de l’homme ou une violation du droit international humanitaire; et dirigé une entité, y compris tout gouvernement sud-soudanais, parti d’opposition, milice ou autre groupe, s’étant livrée ou dont les membres se sont livrés à toute activité visée aux paragraphes 6 ou 7 de ladite résolution.
Mangok est le commandant de la Garde présidentielle du Gouvernement sud-soudanais, qui a dirigé les opérations à Djouba à la suite des combats qui ont débuté le 15 décembre 2013. Il a désarmé des soldats nuer, conformément aux ordres qu’il avait reçus, puis donné l’ordre de lancer des chars contre des personnalités politiques à Djouba, causant la mort de 22 gardes du corps non armés du chef de l’opposition Riek Machar et de sept gardes du corps de l’ancien ministre de l’intérieur Gier Chuang Aluong.
D’après de nombreux témoignages qui sont jugés dignes de foi, au début des opérations à Djouba, la Garde présidentielle dirigée par Mangok a orchestré, dans la ville et aux alentours, le massacre de civils nuer, dont beaucoup ont été enterrés dans des charniers. Selon certaines informations, entre 200 et 300 corps auraient été retrouvés dans l’un de ces charniers.