Conformément au paragraphe 13 de la résolution 1822 (2008) et aux résolutions connexes ultérieures, le Comité des sanctions contre l’EIIL (Daech) et Al-Qaida publie les résumés des motifs ayant présidé aux inscriptions de noms de personnes, groupes, entreprises et entités sur sa liste.
Sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat, Al-Qaida au Maghreb islamique a été initialement inscrite sur la Liste des sanctions d'Al-Qaida le 6 octobre 2001, en application des dispositions de l’alinéa c) du paragraphe 8 de la résolution 1333 (2000), comme associée à Al-Qaida, à Oussama ben Laden ou aux Taliban, pour avoir participé au financement, à l’organisation, à la facilitation, à la préparation ou à l’exécution d’actes ou d’activités menés par Al-Qaida (QDe.004), en association avec elle, sous son nom, pour son compte ou pour la soutenir.
Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a été créée en Algérie en 1998, par Hassan Hattab, sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), groupe dissident du Groupe islamique armé (QDe.006) qui était, à l’époque, le groupe terroriste le plus important et le plus radical d’Algérie. En janvier 2007, à la suite de la fusion du Groupe avec Al-Qaida annoncée par le dirigeant de cette organisation, Aiman al-Zawahiri (QDi.006), le 11 septembre 2006, le GSPC a pris le nom d’AQMI.
Conformément à son objectif déclaré de renverser le Gouvernement algérien en vue d’instaurer un califat islamique, AQMI a perpétré de nombreuses attaques contre les forces de l’ordre algériennes et leurs installations. Après s’être alliée officiellement à Al-Qaida, AQMI a élargi ses objectifs et annoncé son intention de lancer des attaques contre des cibles occidentales. À la fin de 2006 et au début de 2007, elle a mené plusieurs attaques contre des convois transportant des ressortissants étrangers en Algérie. En décembre 2007, AQMI a pris pour cible le Bureau de l’Organisation des Nations Unies à Alger, tuant 17 personnes, en même temps que le Conseil constitutionnel algérien.
Sous le nom de GSPC puis d’AQMI, l’organisation a enlevé de nombreux étrangers en exigeant une rançon; le premier de ces enlèvements, en février 2003, a concerné 32 touristes en vacances dans le Sud algérien et a été suivi par d’autres en Tunisie, au Niger, au Mali et en Mauritanie.
AQMI est dirigée par Abdelmalek Droukdel (QDi.232) et sévit principalement dans les zones côtières du nord de l’Algérie et les régions désertiques du sud du pays, dans le nord du Mali, en Mauritanie orientale et au Niger occidental. Elle se procure des fonds grâce à l’appui financier des cellules européennes ou par l’extorsion et l’enlèvement.
Le Mouvement pour l’unification et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) (QDe.134) s'agit d'un groupe scissionniste d'Organisation d'Al-Qaida au Maghreb islamique.
En octobre 2011, le chef d’AQMI, Abdelmalek Droukdel (QDi.232) a cherché à élargir les activités de son organisation terroriste au Sahel et à accroître son contrôle sur le nord du Mali.
AQMI souhaitait créer un mouvement officiellement indépendant, dont la véritable appartenance serait dissimulée grâce à l’abandon de l’appellation « Al-Qaida ». Elle a proposé que le nouveau groupe soit dirigé par Iyad ag Ghali (QDi.316). Depuis sa création, le mouvement Ansar Eddine (QDe.135) et son dirigeant, Iyad ag Ghali, bénéficient du soutien constant d’AQMI:
- Appui militaire : de la bataille d’Aguelhok, livrée le 24 janvier 2012, à l’offensive lancée contre le sud du Mali au début de janvier 2013, Ansar Eddine a reçu le soutien d’AQMI dans sa lutte contre les forces armées maliennes, notamment lors de la prise des villes d’Aguelhok, le 24 janvier 2012, de Tessalit, le 10 mars 2012, de Kidal, le 30 mars 2012, de Gao, le 30 mars 2012, et de Tombouctou, le 1er avril 2012;
- Appui financier : Iyad ag Ghali a reçu un versement de 400 000 euros d’un des chefs d’une brigade d’AQMI opérant au Sahel, la brigade Tariq ibn Ziyad;
- Appui logistique : comptant initialement une cinquantaine d’hommes proches d’Iyad ag Ghali, Ansar Eddine a accueilli par la suite de nombreux combattant d’AQMI.
Depuis novembre 2012, Ansar Eddine resserre ses liens avec AQMI.
- Novembre 2012 : une mission composée d’éléments d’AQMI, d’Ansar Eddine et du MUJAO (QDe.134) a établi des bureaux au nord de Gao.
- Novembre 2012 : AQMI, Ansar Eddine et le MUJAO ont conclu une alliance et mis au point une stratégie commune.
- 25 novembre 2012 : Iyad ag Ghali a manifesté son soutien à l’idéologie véhiculée par AQMI.
Dès le début de l’opération Serval, Iyad ag Ghali s’est associé aux brigades d’AQMI et du MUJAO qui combattent les forces armées françaises et maliennes.