Conformément au paragraphe 13 de la résolution 1822 (2008) et aux résolutions connexes ultérieures, le Comité des sanctions contre l’EIIL (Daech) et Al-Qaida publie les résumés des motifs ayant présidé aux inscriptions de noms de personnes, groupes, entreprises et entités sur sa Liste.
Le Mouvement pour l’unification et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) a été inscrit sur la Liste le 5 décembre 2012, en application des dispositions des paragraphes 1 et 12 de la résolution 1989 (2011), comme associé à l’organisation Al-Qaida au Maghreb islamique (QDe.014) pour avoir concouru à financer, organiser, faciliter, préparer ou exécuter des actes ou activités de cette entité en association avec elle, sous son nom, pour son compte ou pour la soutenir.
Le Mouvement pour l’unification et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) est un groupuscule de l’Organisation Al-Qaida au Maghreb islamique (QDe.014), qui a officiellement annoncé son existence après l’enlèvement de trois humanitaires dans un camp de réfugiés sahraouis à Tindouf le 23 octobre 2011. Il s’est agi là de la première attaque menée par le MUJAO.
Le MUJAO coexiste et agit avec AQMI, qui lui procure ses moyens opérationnels. Le Mouvement opère dans la même zone géographique du Sahel et partage les mêmes objectifs que l’Organisation. Il s’est considérablement élargi au cours des 12 premiers mois de son existence.
Le MUJAO est issu de luttes intestines au sein d’Al Moulathamoun (QDe.140), qui fait partie d’AQMI et que dirige Mokhtar Belmokhtar (QDi.136), les causes de ces luttes étant liées à la direction du groupe, à la répartition des rançons versées pour la libération d’otages et au partage du produit du trafic de drogues.
Les chefs du MUJAO sont connus pour être des narcotrafiquants impliqués dans le trafic de drogue au Sahel et dans le sud de l’Algérie.
Le MUJAO a revendiqué la responsabilité des opérations suivantes :
- L’enlèvement de trois humanitaires dans un camp de réfugiés sahraouis de la région de Tindouf (Algérie), le 23 octobre 2011;
- L’enlèvement de sept diplomates algériens, dont le Consul, à Gao (Mali), le 5 avril 2012;
- L’attentat perpétré contre la gendarmerie de Tamanrasset (Algérie), le 23 mars 2012;
- L’attentat perpétré contre la gendarmerie de Ouargla (Algérie), le 29 juin 2012.
À la faveur du soulèvement des mouvements rebelles dans le nord du Mali au début de l’année 2012, le MUJAO s’est emparé des villes de Gao et de Bourem et a saisi des armes qui se trouvaient dans les arsenaux maliens. Il est donc lourdement armé et dispose, par exemple, de mitrailleuses lourdes (14,5 mm et 23 mm), de lance-roquettes antichar (RPG-7), de mortiers (60 mm et 82 mm), d’explosifs conventionnels (TNT) et artisanaux, de jumelles de vision nocturne ainsi que de moyens de communication (téléphones portables et satellitaire et radios VHF).
En novembre 2012, le MUJAO, Ansar Eddine (QDe.135) et AQMI ont conclu une alliance. Une mission composée d’éléments de ces trois mouvements a mis au point une stratégie commune et établi des bureaux au nord de Gao.
Dès le début de l’opération Serval, Iyad ag Ghali (QDi.316) s’est associé aux brigades d’AQMI et du MUJAO qui combattent les forces armées françaises et maliennes.