Conformément au paragraphe 13 de la résolution 1822 (2008) et aux résolutions connexes ultérieures, le Comité des sanctions contre l’EIIL (Daech) et Al-Qaida publie les résumés des motifs ayant présidé aux inscriptions de noms de personnes, groupes, entreprises et entités sur sa Liste.
Khatiba Imam al-Bukhari (KIB) a été inscrit sur la Liste le 29 mars 2018 en application des dispositions des paragraphes 2 et 4 de la résolution 2368 (2017) comme associé à l’EIIL ou à Al-Qaida pour avoir concouru à financer, organiser, faciliter, préparer ou exécuter des actes ou activités du Front el-Nosra pour le peuple du Levant (QDe.137), en association avec ce groupe, sous son nom, pour son compte ou pour le soutenir et pour avoir recruté pour le compte de ce groupe ou soutenu de toute autre manière des actes qu’il a commis ou des activités auxquelles il se livre et d’autres actes ou activités indiquant une association avec ce groupe.
Khatiba Imam Al-Boukhari (KIB) a été créée en 2011 dans la région de la frontière pakistano-afghane par des combattants dissidents du Mouvement islamique d’Ouzbékistan (QDe.010). Depuis mars 2015, le groupe collabore activement avec Jabhat el-Nosra, inscrit sur la Liste sous le nom de Front el-Nosra pour le peuple du Levant (QDe. 137) et les groupes armés qui lui ont succédé. En mars 2018, KIB est basé à Khan-Shaykhun (à 53 km au sud d’Idlib en République arabe syrienne et sa zone d’opérations comprend les provinces syriennes d’Edleb, Alep et Khama.
KIB commande jusqu’à 500 combattants terroristes étrangers, dont la plupart sont des ressortissants d’Ouzbékistan, du Kirghizistan et de la Fédération de Russie, notamment des Russes originaires de la région du Caucase du nord. KIB a mené des activités de recrutement ciblant principalement des Ouzbeks, notamment par l’intermédiaire des réseaux sociaux.
Avec le soutien du Front el-Nosra, les combattants de KIB ont perpétré des attentats terroristes visant des installations militaires et civiles en République arabe syrienne. Même si KIB s’efforce d’éviter les affrontements directs avec les forces gouvernementales syriennes, il enlève aussi des civils. L’arsenal de KIB comprend des lance-roquettes multiples de type Grad, des systèmes de missiles antichars et de véhicules équipés de pièces d’artillerie lourde.
Les dirigeants de KIB considèrent l’Afghanistan comme une nouvelle base d’appui à partir de laquelle organiser des attaques contre des pays d’Asie centrale voisins. Depuis 2016, les combattants de KIB qui se trouvaient auparavant en République arabe syrienne se sont redéployés au nord de l’Afghanistan en vue d’installer des camps d’entraînement spéciaux de terroristes et d’organiser la formation des nouvelles recrues.