Conformément au paragraphe 13 de la résolution 1822 (2008) et aux résolutions connexes ultérieures, le Comité des sanctions contre l’EIIL (Daech) et Al-Qaida publie les résumés des motifs ayant présidé aux inscriptions de noms de personnes, groupes, entreprises et entités sur sa Liste.
La Fondation Al-Haramayn (Kenya) [Al-Haramayn Foundation (Kenya)] a été inscrite sur la Liste le 26 janvier 2004, en application des dispositions des paragraphes 1 et 4 de la résolution 1455 (2003), comme associée à Al-Qaida (QDe.004), à Oussama ben Laden (décédé) ou aux Taliban en raison de sa participation au financement, à l'organisation, à la facilitation, à la préparation ou à l'exécution d'actes ou d'activités en association avec Al-Qaida (QDe.004) et Al-Itihaad al-Islamiya (QDe.002), sous leur nom, pour leur compte ou pour les soutenir.
La Fondation Al-Haramain (Kenya) [Al-Haramayn Foundation (Kenya)] a fourni un appui financier, matériel et logistique au réseau Al-Qaida (QDe.004).
La Fondation Al-Haramain (Kenya) était une branche de la Fondation islamique Al-Haramain basée en Arabie saoudite qui se présentait comme une organisation non gouvernementale privée, caritative et éducative. Prise dans son ensemble, Al-Haramain était l'une des principales organisations non gouvernementales actives dans le monde à fournir un appui au réseau Al-Qaida. Le financement provenait généralement de bienfaiteurs particuliers et de fonds collectés au moyen de campagnes spéciales ciblant des entreprises du monde entier.
Les branches d'Al-Haramain au Kenya (QDe.105), en Tanzanie (QDe.106), au Pakistan (QDe.104), en Afghanistan (QDe.110), en Albanie (QDe.111), au Bangladesh (QDe.112), en Éthiopie (QDe.113), aux Pays-Bas (QDe.114) et aux Comores (QDe.116) ont fourni un appui financier, matériel ou technologique au réseau Al-Qaida, y compris à Jemaah Islamiyah (QDe.092), à Al-Itihaad al-Islamiya (QDe.002), au Jihad islamique égyptien [Egyptian Islamic Jihad] (QDe.003) et à Lashkar-e-Tayyiba (QDe.118). Ces organisations terroristes ont été financées par Al-Haramain et l'ont utilisée comme écran pour collecter des fonds et mener des activités opérationnelles.
Les bureaux de la Fondation Al-Haramain au Kenya et en Tanzanie ont fourni un appui à Al-Itihaad al-Islamiya et Al-Qaida ou agi pour leur compte ou en leur nom. Al-Itihaad al-Islamiya avait des liens avec Al-Qaida sur les plans idéologique, financier et de la formation, ainsi que des liens financiers avec plusieurs sociétés et organisations non gouvernementales, dont la Fondation Al-Haramain qu'elle a utilisée pour transférer des fonds. La Fondation Al-Haramain, ainsi que trois autres organisations non gouvernementales, ont servi d'écran à Al-Itihaad al-Islamiya au Kenya.
Dès 1997, la branche kényane de la Fondation Al-Haramain était impliquée dans l'organisation d'attentats terroristes contre des Américains. Les autorités kényanes ont donc arrêté puis déporté un certain nombre de personnes qui lui étaient associées au Kenya.
En août 1997, un employé de la Fondation Al-Haramain a révélé que l'attaque prévue contre l'ambassade des États-Unis à Nairobi consisterait en un attentat-suicide à la voiture piégée contre le portail de l'ambassade. Un haut responsable fortuné de la Fondation se trouvant hors d'Afrique de l'Est avait accepté de procurer les fonds nécessaires.
Toujours en 1997, les militants responsables de la Fondation à Nairobi ont décidé de modifier leurs plans qui avaient jusque-là consisté à faire sauter l'ambassade des États-Unis à Nairobi et ont plutôt cherché à assassiner des citoyens américains. Durant cette période, un responsable de la Fondation a fait savoir qu'il s'était procuré cinq grenades à main et sept « bazookas » auprès d'un fournisseur en Somalie. Ces armes devaient être utilisées dans une éventuelle tentative d'assassinat d'un représentant des États-Unis.
Wadih el-Hage, dirigeant de la cellule Al-Qaida en Afrique de l'Est et secrétaire personnel d'Oussama ben Laden, s'est rendu dans les bureaux de la Fondation Al-Haramain au Kenya avant les attaques perpétrées en 1998 contre les ambassades des États-Unis à Nairobi et Dar es-Salaam. El-Hage avait en sa possession les coordonnées d'un haut responsable de la Fondation qui dirigeait son comité africain, l'organe de contrôle des bureaux de la Fondation au Kenya et en Tanzanie.
La Fondation Al-Haramain (Kenya) a été dissoute en 1998, après avoir été soupçonnée d'être associée à Al-Qaida et aux attentats à la bombe de 1998 contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie, qui ont fait plus de 200 morts. Toutefois, en 1999, elle a contesté avec succès sa dissolution devant les tribunaux et repris ses activités l'année suivante, en 2000.
En 2004, la Fondation Al-Haramain (Kenya) a commencé à vendre ses biens en vue de la clôture de ses opérations. En 2005, elle a vendu ses locaux à une autre organisation. Bien que la Fondation ait censément réduit ses activités et fermé ses bureaux, des personnalités qui lui sont associées pourraient diriger d'autres organisations similaires dans le pays.