Conformément à l’alinéa g) du paragraphe 2 des Directives régissant la conduite de ses travaux, le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1533 (2004) concernant la République démocratique du Congo met à la disposition du public les résumés des motifs ayant présidé à l’inscription des personnes, groupes, entreprises et entités inscrits sur sa liste.
Inscrit sur la liste en application des dispositions énoncées aux alinéas b), d), e) et h) du paragraphe 7 de la résolution 2293 (2016), telles que réaffirmées par le paragraphe 2 de la résolution 2688 (2023), MOHAMED ALI NKALUBO s’est livré et continue de se livrer en République démocratique du Congo à des actes qui constituent des violations graves des droits humains ou des atteintes à ces droits et compromettent la paix et la sécurité du pays. Il joue un rôle majeur dans le groupe armé ADF, une entité désignée. En tant que haut dirigeant des ADF, il partage la responsabilité des crimes commis par le groupe (meurtres, enlèvements, pillages, recrutement d’enfants soldats, atteintes sexuelles, commerce illicite, exploitation minière, prélèvements de taxes illicites et prolifération d’armes) et est responsable de la justification des nombreuses attaques délibérées commises par le groupe contre des civils en Ituri et au Nord-Kivu. Il a également été identifié comme étant la personne responsable de la fabrication des armes pour les ADF et du rapprochement des ADF avec l’EIIL (Daech) dès 2017.
Abusant régulièrement de son pouvoir en tant que dirigeant militaire des ADF, une entité désignée, MOHAMED ALI NKALUBO compromet la paix et la sécurité de la République démocratique du Congo et commet des violations des droits humains dans le pays. Il a planifié ou participé à la planification de plusieurs attaques sur le territoire de la République démocratique du Congo. Le 15 janvier 2023, un engin explosif appartenant aux ADF a explosé dans l’église pentecôtiste de Kasindi, à 56 km au sud-est de la ville de Beni (province du Nord-Kivu). L’explosion, qui s’est produite pendant un office religieux, a tué au moins 13 civils et en a blessé plus de 76. Les 2 et 3 avril 2023, les ADF ont mené une série d’attaques près de la frontière entre les territoires de Mambasa et d’Irumu (province de l’Ituri), qui ont fait au moins 31 morts parmi les civils. Le 7 avril 2023, au cours d’une embuscade, des éléments des ADF ont tué au moins 24 civils (14 hommes et 10 femmes) dans le village de Musamdaba près d’Enebuela, à 25 km au nord-ouest de la ville de Beni. Le 11 avril 2023, une patrouille de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) est tombée dans une embuscade des ADF alors qu’elle se rendait sur les lieux d’une attaque signalée à Mabelenga (province de l’Ituri). En tant que coordonnateur des opérations extérieures des ADF, MOHAMED ALI NKALUBO encadre les réseaux de logistique et de facilitation de ce groupe. Depuis 2021, NKALUBO transfère à des agents des ADF des fonds destinés à appuyer des opérations dans la région des Grands Lacs. Principal responsable de la fabrication d’engins explosifs pour le groupe, il a formé le kamikaze qui a commis l’attentat de Katindo le 7 avril 2022. NKALUBO a également ordonné l’attaque menée le 23 octobre 2021 contre un restaurant de Kampala (Ouganda) connu pour être fréquenté par des fonctionnaires ougandais. Il a également été directement impliqué dans des tentatives d’attentat au Rwanda en août et en septembre 2021. Il collabore également étroitement avec AHMED MAHMOUD HASSAN (également connu sous les noms d’ABU WAKAS et d’ABWAKASI), un national tanzanien et l’un des principaux commanditaires des attentats perpétrés sur le sol ougandais, à savoir l’attentat de Mpondwe (16 juin 2023) et l’attentat de du parc Queen Elizabeth Park (17 octobre 2023).
Son nom figure dans le rapport final de 2023 du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo (voir, entre autres, l’annexe 2, qui porte sur les liens entre l’ADF et Maï-Maï Malaika).