Conformément aux dispositions du paragraphe 5 g) de ses directives, le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1591 (2005) concernant le Soudan publie un résumé des motifs ayant présidé à l’inscription de personnes et d’entités sur la Liste relative aux sanctions.
Abdel Rahman Juma Barkalla a été inscrit sur la Liste le 8 novembre 2024 en application des dispositions du paragraphe 3 c) de la résolution 1591 (2005).
Abdel Rahman Juma Barkalla, Général de division des Forces d'appui rapide et Commandant au Darfour occidental, est désigné pour s'être livré à des activités ou s'être rendu responsable de politiques faisant peser une menace sur la paix, la sécurité ou la stabilité du Darfour, y compris des actes de violence et des violations des droits humains. Les attaques des Forces d'appui rapide au Darfour ont mis en danger des centaines de milliers de civils en raison de l'intensité des combats, du manque d'accès à l'aide humanitaire et de la violence ciblée contre les civils et les militants des droits humains.
En mai et juin 2023, des représentants de la société civile à Geneina (Darfour occidental) ont fait l'objet de menaces et d'assassinats ciblés de la part des Forces d'appui rapide et de milices alliées. Le 4 août 2023, des hommes armés portant des uniformes des Forces d'appui rapide ont également enlevé et tué le militant des droits humains et avocat Ahmed Mohammed Abdullah et son collègue Adam Omer à Nyala (Darfour méridional).
Le Gouverneur du Darfour occidental, Khamis Abakar, a été tué le 14 juin 2023 et a été aperçu pour la dernière fois aux côtés de Barkalla (voir S/2024/65, par. 71). Des vidéos diffusées sur les médias sociaux montrent Abakar contraint par des soldats des Forces d'appui rapide de pénétrer dans un bâtiment ; quelques heures plus tard, un second enregistrement vidéo montre le cadavre d'Abakar entouré de soldats en uniforme des Forces d'appui rapide en train de célébrer.
Entre mai et novembre 2023, les Forces d'appui rapide et leurs milices alliées ont mené au moins 10 attaques contre des civils dans les villes de Geneina et d'Ardamata (Darfour occidental), tuant des milliers de personnes et les enterrant dans plus de 13 charniers. Des femmes et des jeunes filles auraient également été violées et victimes d'atteintes sexuelles au cours de ces attaques.